Si je ne suis pas en voyage dans un style de vie nomade qui est le mien,
je ne peux me conformer au mode sédentaire une fois de retour ,
dans l'attente de la prochaine escapade .
Une routine, des journées qui se ressemblent et des déplacements physiques stratégiques, d'un point A à un point B ne sont pas possibles pour ma part .
Il me faut continuer d'explorer ,
aussi longtemps et loin que mes jambes me porteront .
Il est toujours frappant de constater, une fois loin de son pays , à quel point nous ignorons tout de notre origine et lieu de vie natal .
Par paresse, lassitude ou appropriation ,
je croise que trop de parisiens étrangers à leur ville ,
dont la fierté n'est pourtant jamais remise en doute .
Et ce schéma se répète souvent quelque soit l'endroit ou la culture .
Il est alors bon et nouveau de se retourner sur ses chemins et de s'interroger avec humilité sur ce qui nous entoure la plus grande partie de notre temps .
C'est ainsi que depuis quelques années, mon jouet favori est cette carte de Paris , maintenant bien usée et malmenée malgré le scotch posé ci et là .
Sans raison ni motif nécessaire, je parcours souvent de longues distances à pied, d'1H à 3H par jour.
Il n'y a pas de petits voyages ou de petites aventures
Et le Paris que j'y découvre chaque jour,
est bien plus singulier qu'il n'y parait .
On y bavarde avec des étrangers,
on y sauve par hasard des pigeons blessés ,
on y découvre des endroits insolites , des plantes étranges....
Marcher seul en se plongeant dans le vrai monde,
sans se réfugier dans sa réalité individuelle nourrie par nos repères personnels qu'ils soit relationnels, musicaux ou esthétiques.. lâcher ses notifications virtuelles, relever la tête et accepter de se laisser ouvert à l'inconnu instantané , peu s'y prêtent . Le plus souvent, inconsciemment, dans le confort douillet de leur subjectivité assumée .
Mais lorsque la réalité trop présente les percutent malgré eux et les ralentit dans leur course , le choc est rude .
( Ex : attentats parisiens, incidents majeurs )
Il leur faut tout à coup composer avec la complexité de l'environnement dans lequel ils évoluent et dont ils s'étaient rendus indépendants .
Et donc par la même , vulnérables .
BODY PLUS :
Lorsque certains auront besoin de faire du yoga ou de courir en salle, je chausserais pour ma part mes vieilles coéquipières de vadrouille .
Je ne connais meilleur moyen de se sentir véritablement présent et vivant , qu'en marchant ainsi , sur de longues distances, alerte à tout ce qui compose le moment . L'air , le bruit, les couleurs, les mouvements des foules, tout vous semble alors très réel et palpable . Vous sentez votre corps travailler de l'intérieur , durablement : votre endurance physique se renforce et désormais, seule à l'étranger, je marche 8h par jour sans interruption ni fatigue .
Pas toujours.
Je profite de ces moments pour emmener mon jeune chat, que j'ai habitué très tôt aux sorties en laisse . Nous ne passons jamais trop inaperçues .
Grande marcheuse elle aussi , elle se tient à côté de moi , comme un chien le ferait . Je l'entraîne peu à peu à une vie de route , de voyage .
Ce moment déconnecté où seul l'environnement compte est précieux .
Je me souviens de cette vieille dame qui s'était arrêté, inquiète :
" Mais mademoiselle, vous êtes si jolie, vous devez bien avoir un copain ou des amis avec qui sortir autre que votre chat j'espère ... "
J'étais triste et lasse de penser que même une femme de son âge pouvait encore voir la solitude comme une situation par défaut, résultat d'un malaise social, et non comme un choix entièrement voulu , désiré .
De mes observations, en vadrouille ou ailleurs, les plus grands solitaires que j'ai croisé sont des plus forts mentalement que je connaisse , des plus solides . Ils ne sont nullement faibles, rejetés ou victime d'un mal être .
La vérité durement acceptable est qu'être parfois seul,
c'est accepter de se faire face .
Ne pas se fuir et se contenter de ce que nous sommes,
pour profiter du reste .
Se débarrasser enfin de son Ego, conscience du Je,
pour rendre visible à nos yeux l'Extérieur .
Se suffire à soi-même pour apprécier le monde .
Très souvent,
j'entend que l'on est trop pressé pour ce temps de solitude .
Moi aussi ,
je n'ai pas ce temps .
Car lorsque je saute dans un métro ou un bus au lieu de prendre mes pattes, j'arrive chez moi en quelques minutes, et j'ai alors un temps consacré à me vautrer dans un sofa ou devant un écran . En principe .
Je convertis simplement mes 24h de journée disponible et refuse de laisser la place à la sédentarisation ou l'apitoiement physique .
Ce sont ces mêmes personnes qui répéteront inlassablement qu'elles sont fatiguées ou qu'elles ont besoin de vacances .
La découverte et l'énergie sont au bout de nos orteils .
Nous sommes une espèce animale dont le corps a été pourvu de membres inférieurs et supérieurs pour nous rendre mobile .
L'homme moderne aujourd'hui voit son transport mobile, mais non son corps, terré alors dans un wagon ou un Uber .
Retrouver son indépendance d'action et refuser la simplicité ,
c'est aussi ça, être libre .
Lorsque mes potes courent prendre le dernier métro , je continue de profiter de la nuit sans m'inquiéter de l'heure, équipée de mes baskets et plan . Combien de fois ai-je traversé Paris de long en large en pleine nuit, avec ma musique, sans attirer les mauvaises rencontres , pour profiter égoïstement de la beauté parisienne dépeuplée ?
Une photo publiée par Sanuwah (@sanu_wah) le
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Laisser son corps ouvert à la potentielle découverte, même minime, sur le palier de notre porte, c'est inviter de nouvelles idées, réflexions, observations dans notre esprit .
C'est se donner la permission de grandir .
De devenir chaque jour meilleur,
dans notre appréhension des éléments et de leur complexité .
" Modern human specie have a face
Compartmentalization
Homogenization
Straight lines
Anthropologic mutation, based on a data model ,
regardless from nature conception dna "
Il n'y a de grands chemins parcourus que d'empreintes relevées dans les sillons de la pensée .
La destination importe peu , seul le transport subsiste .
Ailleurs ,
comme chez soi
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